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Le printemps et l’été sont des saisons qui soulèvent en nous le désir de relever des défis de toutes sortes. Certaines chérissent le désir de perdre du poids en vue de la saison chaude, d’autres veulent repousser leurs limites, changer leurs habitudes alimentaires, penser à elle ou prendre du bon temps. Peu importe ce qui vous mobilise, un point relie tous ces projets : améliorer un aspect de votre état ou de votre vie. Les motivations de chacune sont très différentes, mais le chemin emprunté sera souvent le même. Quelque part dans ce projet, vous ferez une place à la bonne forme physique et vous choisirez de commencer, d’intensifier ou de tenter de nouvelles activités physiques.

Dans le cas de plusieurs, la course sera une des activités qui obtiendra la cote. Mais pourquoi donc? La course remporte la palme des activités sportives choisies par les femmes, car elle exige peu d’équipement, de temps, et est accessible à tous les niveaux de sportifs. Enfiler des espadrilles et sortir de la maison sont les deux seules étapes présumées à la pratique de ce sport. Dans notre cabinet, nous sommes en contact au quotidien avec des femmes qui sont confrontées à bien plus complexe comme première expérience avec la course à pied. Bien oui, commencer un sport veut aussi dire expérimenter des désagréments qui étaient jusqu’ici inexistants. Une petite goutte d’urine, et puis deux… seulement lorsque vous augmentez l’intensité de la course. Une impression de lourdeur, comme si tout voulait sortir au rythme des enjambées. Et le plus gênant, un gaz qui vous surprend en courant. Vous vous dites : je suis vraiment rendue là? Au début, vous pensez pouvoir vivre et vous adapter à ces symptômes, surtout qu’ils ne surviennent pas toujours et pas toujours à la même intensité. Mais voilà que le temps file et que vous constatez que les symptômes reviennent rapidement et que ceux-ci vous limiteront dans votre confort à l’exercice et dans l’intensité que vous donnez. Et puis, vous avez soudainement une petite voix qui vous dit que cela ne doit pas être normal malgré les dires de vos collègues et amies, et que vous ne passerez pas votre vie comme cela!

Malheureusement, l’activité physique réveille souvent les premiers signes d’une faiblesse musculaire périnéale en vous faisant expérimenter ces premiers symptômes. Toute activité physique amène une augmentation de la pression sur le plancher pelvien. Dans le cas de la course, le poids sur le plancher pelvien est multiplié par 3. Lors d’un saut à pied joint ou d’un éternuement, il est multiplié par 9, et lors d’un saut sur un trampoline, il est multiplié par 18! Vous comprenez bien que vous vivrez des fuites d’urine seulement aux activités surpassant votre capacité musculaire. Mais cela veut-il dire qu’il faille arrêter l’activité? Les symptômes que vous ressentez sont des signaux d’alarme vous indiquant que l’activité physique doit être revue, modifiée ou que vous devez vous préparer à cette surcharge. Dans la majorité des cas, nous parvenons à corriger le problème sans cesser l’entraînement. Parmi les solutions : le renforcement, le recours au pessaire (petit outil faisant l’objet d’un blogue précédent), la modification de l’exercice, le changement d’équipement et la vérification des techniques de course.

En effet, vos chaussures ne doivent pas être prises à la légère, car elles modifient l’attaque du talon au sol et peuvent empirer les fuites d’urine. La force de l’impact au sol sera augmentée par des chaussures trop coussinées, car elles modifient le patron de course et favorisent l’attaque du talon au détriment de l’attaque sur la plante du pied. Il faut donc revoir votre patron de course et le choix de vos chaussures.

Bien au-delà des chaussures, il y a aussi la préparation à l’entraînement. Le type d’exercice choisi doit être pris en considération et le plancher pelvien devra être évalué, puis entraîné efficacement afin de parvenir à l’utiliser lors de la pratique de votre sport. Tout n’est pas dans la force développée, mais davantage dans la capacité à solliciter votre muscle durant votre sport. Imaginez si le muscle n’a jamais été entraîné à se contracter au repos et soudainement, il doit s’adapter à un mouvement rapide exigeant 3 fois sa puissance habituelle. Le défi est trop grand et il s’affaiblit.

Finalement, pour réussir votre défi, vous devez progresser lentement afin de permettre à votre corps de s’adapter ainsi que d’éviter les blessures et l’apparition des symptômes urinaires et gynécologiques.

Puis si rien ne va, changez d’activité pour un certain temps et entraînez votre plancher pelvien avec nos experts afin d’y revenir plus en forme!

De notre côté, nous troquons nos espadrilles pour des vélos cette année à la clinique Cigonia où nous participerons au Grand Défi Pierre Lavoie le 3 juillet prochain!