Aujourd’hui est une journée marquante pour les femmes car il y 33 ans, le 6 décembre 1989, survenait les meurtres de 14 jeunes femmes à la Polytechnique Montréal. Cet acte violent de misogynie a secoué le pays et a amené le Parlement à faire du 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Toute l’équipe Cigonia portera fièrement le ruban blanc, port étendard de cette journée si significative et essentielle pour les femmes.

Alors qu’on croyait que ces actes de violence fondée sur le sexe seraient en régression, la pandémie de COVID-19 semble avoir été le siège d’une toute nouvelle croissance. Du moins leurs signalements se sont multipliés : les services de police, les maisons d’hébergement et les organismes locaux ont signalé une augmentation du nombre d’appels concernant la violence fondée sur le sexe au Canada pendant la pandémie.

Au pays, on sait que :

  • 1 femme sur 8 qui vit en couple subira une agression sexuelle au cours de la relation avec son conjoint ;
  • Seulement 6 % des agressions sexuelles et 1 % des viols commis par une personne connue de la victime sont rapportés à la police ;
  • Le risque qu’une femme puisse subir un viol au cours de sa vie est de 1 chance sur 6.

 

Des actes qui ont des répercussions sur la vie des victimes

Qui dit violence physique ou sexuelle dit également présence de séquelles de nature psychologique et de nature physique. Pour les victimes, une évaluation et un suivi en physiothérapie pourrait faire la différence et réduire leurs séquelles. Pour bien comprendre ces dernières, il faut faire le lien entre le stress vécu et la réaction de notre système nerveux.

Le simple fait de subir une peur intense déclenche l’activation du système nerveux que l’on appelle sympathique. Nous avons tous un système nerveux qui répondra au stress et assurera la fuite (sympathique) et un système nerveux qui s’activera dans les périodes de calme (parasympathique).  Le système nerveux parasympathique entrera en action dans les moments de détente et favorisera le bon fonctionnement de différents systèmes, dont la digestion, l’évacuation et la respiration profonde et la libération de plusieurs hormones.

Lors d’une agression physique ou sexuelle, c’est évidemment le système nerveux qui est responsable de la fuite qui sera sollicitée. La peur créer cette activation qui se répercutera physiquement par le fait d’avoir la bouche sèche (chose que nous vivons à petite échelle lorsque l’on doit s’adresser à un groupe ou lorsqu’on a le tract). De plus, une respiration saccadée et superficielle s’installera et le taux de sucre dans le sang augmentera afin que le corps ait tout ce qu’il a besoin si fuite il y a. Nous observerons aussi la dilatation des pupilles (pour améliorer l’acuité visuelle) et l’augmentation de la tension générale des muscles pour bien nous supporter si nous devons fuir.

Étrangement, le plancher pelvien est un muscle qui réagit fortement lors d’un stress intense. Donc, non seulement le traumatisme peut endommager physiquement le corps et dans le cas d’agression sexuelle endommager les organes sexuels, mais les émotions ressenties durant ces moments difficiles peuvent maintenir une situation physique de tension musculaire sur plusieurs années.

Les femmes pourraient développer des douleurs au ventre, une impression de crampe musculaire au plancher pelvien, de douleurs périnéales et une difficulté à contrôler la zone musculaire périnéale. Le risque de développer des difficultés à uriner complètement et à évacuer les selles sans difficulté est bien présent. Et malheureusement près de 100 % des victimes d’agressions physiques ou sexuelles vont développer des atteintes périnéales.

 

Des ressources existent:

Pour les femmes et adolescentes (12 ans et plus) victimes d’agression, il existe des organismes qui peuvent venir en aide et soutenir, voir accompagner, les victimes durant les étapes et processus dont la CALACS (Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel).

De plus, l’IVAC (Indemnisation Victime d’Actes Criminels) est un organisme accessible qui offre un grand éventail d’indemnités et de services aux victimes d’infractions criminelles et à leurs proches :

  • Indemnisation pour la réinsertion professionnelle
  • Soins psychologie, soin en travail social et en physiothérapie

Peu importe que le trauma soit récent ou qu’il remonte à plusieurs années, il est toujours temps de consulter et d’obtenir de l’aide.

Luttons ensemble pour le féminisme et faisons changer les choses!