Le désir sexuel est fluide et en perpétuel changement au cours de la vie. Bien qu’il soit tout à fait normal qu’un·e partenaire ait plus de désir de l’autre, les recherches tendent à signaler une baisse du désir sexuel au cours de la relation (Birnbaum et al., 2007 ; Langeslag et Davis, 2022 ; Moor et al., 2021). Il n’est donc pas surprenant que plusieurs personnes/couples consultent en sexologie pour être accompagné·es durant ces périodes de fluctuation. Comme l’explique le sexologue psychothérapeute François Renaud, une différence de désir entre partenaires est normale et souhaitable, puisque c’est une opportunité de rehausser l’intimité en discutant des problèmes sous-jacents à cette baisse de désir, tels que les conflits, les non-dits, la frustration accumulée, la prise pour acquis, le manque de communication, etc.

Au début de la relation, c’est la nouveauté, le risque et l’aventure qui déclenchent le désir sexuel. Avec le temps, plusieurs couples observent une sécurité, une complicité et une stabilité s’installer. Les sources de désir peuvent donc évoluer.

 

Quelques stratégies déployées par les couples

On peut avoir tendance à croire que désir et amour sont synonymes. Cependant, ce sont deux concepts indépendants. Des évènements de vie, comme une grossesse, l’anxiété, une rupture, etc., peuvent occasionner une perturbation du désir, sans affecter pour autant l’amour. Ainsi, les couples peuvent tenter de trouver des compromis pour vivre une sexualité épanouissante ensemble à travers les aléas de la vie.

On observe que, dans certains couples, la personne qui a moins de désir cède et accepte de participer aux activités sexuelles par culpabilité. Cependant, l’obligation d’avoir des rapports sexuels, soit le sexe par pitié ou la pression de l’autre, coupe toute possibilité d’émergence du désir.

Chez d’autres couples, on observe que le·la partenaire qui a moins de désir évite tout contact physique ou émotionnel par peur de déclencher le désir de l’autre.

 

L’accompagnement sexologique dans l’écart de désir

La relation d’aide vient réaffirmer l’importance de la qualité des rapports sexuels plutôt que la fréquence de ceux-ci. Le désir n’apparaît pas comme par magie, c’est une composante du couple qu’il faut investir. La séduction et la sensualité doivent être entretenues pour assurer la satisfaction relationnelle et sexuelle.

En prévoyant des moments de qualité et d’intimité sans pression, on peut susciter le désir et promouvoir la satisfaction globale du couple. De plus, le fait d’entretenir des fantasmes et d’en discuter ensemble peut stimuler le désir, l’excitation et l’orgasme (Hubin et al., 2011).

Le développement d’une communication saine et empathique permet de développer des stratégies de gestion de l’intimité en couple. Elle peut faciliter votre épanouissement sexuel et émotionnel.

Pour approfondir votre compréhension de la fluctuation du désir sexuel, vous pouvez vous inscrire à la formation La baisse du désir sexuel: Mieux comprendre la perte d’intérêt envers la sexualité sur le site de notre partenaire Sexualis.

 

Recommandation de lecture 📕 :

Le livre « Come As You Are » ou « Réjouissez-vous » d’Emily Nagoski est un guide concret pour mieux comprendre le désir sexuel féminin et ses spécificités.

Charlotte Giguère, membre de l’équipe Cigonia et étudiante au baccalauréat en sexologie à l’Université du Québec à Montréal.