Pour faire suite à la discussion soulevée lors de mon dernier article sur les fuites d’urine durant la pratique du CrossFit, je vous propose un survol des différentes causes de ces fuites et les options qui s’offrent à vous. Voyons d’abord quelles sont les causes les plus fréquentes des fuites d’urine à l’effort.
Voici une image illustrant la musculature du plancher pelvien et ses différentes couches musculaires.
- La faiblesse musculaire
La faiblesse du plancher pelvien pourrait expliquer les fuites d’urine à l’effort. Lorsque le muscle n’arrive plus à fermer l’orifice vaginal, urétral et anal lors des efforts, il pourrait survenir des pertes d’urine, de selles, de gaz et même la présence de bruits vaginaux. - L’hypertonie musculaire
L’hypertonie (la trop grande tension) du muscle pelvien rendra sa relaxation difficile et entraînera une difficulté à le contracter fortement et efficacement durant l’effort. Il se fatiguera plus vite et deviendra moins efficace. - Les descentes d’organes
Les descentes d’organes (utérus, vessie ou rectum) sont souvent le signe d’un plancher pelvien affaibli et pourrait empêcher la fermeture hermétique de l’urètre, créant ainsi les fuites urinaires. L’organe descendu n’est plus dans sa position anatomique, ce qui menace la continence. - L’atteinte nerveuse et conjonctive
La présence d’une atteinte des nerfs ou des tissus stabilisant les organes peuvent également être responsables des fuites. Conséquemment aux accouchements, à la constipation et aux efforts intenses, les structures nerveuses et de soutien qui assurent le fonctionnement du plancher pelvien et sa bonne position peuvent être lésées. Il faut comprendre qu’un muscle trop étiré et trop relâché ne travaille plus efficacement et ne parvient plus à contrer la pression venant de l’abdomen. C’est alors que les fuites surviennent. - Les pressions intenses
L’autre responsable est possiblement la pression très élevée due aux efforts extrêmes lors de l’entraînement qui fait que, malgré un bon muscle pelvien, ce dernier ne suffit plus à arrêter la forte pression provenant de l’abdomen. Il faudra alors penser à une autre solution plutôt que de renforcir le plancher pelvien, soit la modification de l’effort, de la technique et ou de la posture.
Ma position devant cette situation est simple : il faut tout d’abord savoir déterminer la cause des fuites, car si elle n’est pas adéquatement ciblée, le traitement ne sera pas efficace. Par exemple, s’il s’agit d’une faiblesse, un réentraînement du muscle selon l’intensité nécessaire à la pratique du CrossFit sera nécessaire. S’il s’agit d’une hypertonie, il faudra rendre le muscle plus calme et trouver la cause de cette tension. S’il s’agit de structures de soutien relâchées (ligaments, tissus conjonctifs), il faudra réduire la pression sur ces structures et peut-être recourir à un pessaire pour l’exécution de l’exercice.
Il existe plusieurs solutions avant de devoir cesser l’activité vous donnant des symptômes. Il faut débuter par les traitements conservateurs et ne pas sauter à la chirurgie trop vite. La physiothérapie périnéale est, en accord avec les consensus internationaux, la première option à tenter et elle est efficace dans la majorité des cas. Elle permet de rééduquer le plancher pelvien tant en force, en endurance, en vitesse, en proprioception qu’en puissance.
Gardez en tête que lorsque vous avez des pertes urinaires, c’est un signe que l’activité ne convient pas aux capacités actuelles de votre plancher pelvien. S’ambitionner dans l’activité ne fera qu’empirer la situation. Réduisez l’effort pour le moment, il est temps de vous attaquer au vrai problème… le déconditionnement et la surcharge de votre plancher pelvien!