La déviation du pénis en érection est souvent méconnue et sous-estimée. Elle est fortement liée à la maladie de Lapeyronie qui touche plus de 13% des hommes de plus de 40 ans. Rendant les relations sexuelles souvent très pénibles, voire même impossibles, elle se caractérise par la fibrose superficielle (durcissement du tissus) d’une couche constituant le pénis. Cette fibrose se manifeste sous forme de plaques palpables qui, avec le temps, forment des amas de calcium et deviennent visibles à l’échographie.
Les causes sont encore méconnues, mais les chercheurs suggèrent la présence de microtraumatismes répétés alors que le pénis est en érection. Par exemple, si le pénis est plié lors de l’érection, une microlésion peut survenir et les cellules réparatrices colmatent la brèche créée avec de la fibrine. Les hommes qui développent la maladie auraient une prédisposition génétique à développer de la fibrose. Parmi les facteurs de risques modifiables, on compte les procédures urologiques telles que la résection transurétrale de la prostate et la cystoscopie, le tabagisme et l’hypogonadisme. Les évidences sont inconstantes pour le diabète, la consommation d’alcool, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle.
Développement de la maladie
Deux phases sont reconnues, la première étant la phase active ou de développement de la maladie et la deuxième étant la phase chronique ou de stabilisation de la maladie. La première se caractérise par l’apparition graduelle de la courbure, accompagnée ou non de douleur. La douleur peut également être perçue au repos. La phase active dure entre 6 et 18 mois. La phase chronique est caractérisée par la présence de la courbure qui est stable depuis au moins 3 à 6 mois et c’est durant cette phase que la douleur disparaît.
Examen physique
L’examen consiste en une palpation du pénis au repos, à la recherche d’une plaque palpable ou d’une zone de douleur. Si une plaque est localisée, ses dimensions sont mesurées. La longueur du pénis en étirement est également notée. Si aucune plaque n’est trouvée, l’échographie peut s’avérer utile. À l’érection, la déviation est mesurée et son orientation est notée. Chez 72% des cas, la courbure est en dorsal. Mais il n’est pas rare de trouver des courbures en dorso-latéral.
La physiothérapie périnéale demeure très pertinente dans l’évaluation de la condition, car les professionnels formés seront en mesure de bien noter les causes physiothérapeutiques de la douleur et d’établir les structures atteintes.
Traitements
Plusieurs traitements médicamenteux peuvent être tentés, notamment des injections dans la plaque d’interférons alpha-2b ou de Verapamil. En physiothérapie, l’iontophorèse avec la combinaison de Dexaméthasone et de Verapamil a démontré une certaine efficacité, en plus de la thérapie par ondes de choc radiales. Finalement, la chirurgie demeure l’option la plus efficace, mais est tentée en dernier recours compte tenu des risques de l’intervention et de son facteur plus invasif. Être informé vous donnera plusieurs options à tenter afin de venir à bout de cette situation limitante.
Crédit photo: www.santecool.net
Crédit Photo: www.jeanlouisdavid.com