Photo: Pascale Migneault, Marie-Ève Prince, Emmanuelle Migneault, Nicolas-Simon D’Astous

En fait, je me suis posé cette question bien des fois lors de la réalisation de notre dernier défi sportif de 135 km de vélo le week-end dernier au Grand Défi Pierre Lavoie… Vous comprenez donc que ce n’était pas de mon propre chef que je me suis inscrite! En fait, je me suis facilement fait convaincre par une amie. Une fervente de défis, une vraie! Puis j’ai écouté ses arguments et j’ai trouvé que tout cela avait bien du sens.

Je travaille depuis 16 ans en grande proximité avec des femmes, des hommes et des enfants qui doivent relever des défis beaucoup plus grands. Je suis donc celle qui donne des conseils, qui travaille de concert avec ces gens pour améliorer leur condition. Il y a des gens très actifs, des athlètes, qui consultent pour améliorer leur confort à l’effort. Leur but étant de régler des problématiques de douleurs pelvi-périnéales ou d’incontinence à l’effort. Mais, il y a aussi des gens qui travaillent de façon acharnée pour venir à bout de problèmes vécus au quotidien. Des problèmes qui surviennent dans leurs activités physiques, dans leur travail ou dans leur vie amoureuse et intime.

Le point commun de tous ces gens est sans contredit le fait qu’ils doivent s’investir. Ils doivent planifier leurs traitements, faire des efforts sans relâche pour s’améliorer, affronter la gêne et la peur, supporter l’inconfort possible lors des traitements et surtout ne pas abandonner. Oui, certains le font et je les respecte. Par contre, plusieurs vont au bout de leur désir de vaincre un déficit et gardent en tête leur but. Ces gens, je les admire.

Je me suis donc fixé ce défi en créant l’équipe Cigonia pour le Grand Défi Pierre Lavoie dans le but de vivre moi-même ce processus de réalisation pour lequel je travaille chaque jour. Ce n’était pas mon sport le vélo, la course ayant fait l’objet de nos défis antérieurs et étant plus accessible, je crois. La vérité est que nous avons commencé notre entraînement de vélo seulement quelques mois avant le Défi. J’étais loin d’être entraînée à tenir un peu plus de 135 km sur un vélo de route. J’ai donc amadoué les pédales à clips, je me suis adaptée à la drôle de posture qu’oblige le vélo de route et j’ai finalement fait un avec mon vélo à force de pratique et d’acharnement. J’ai vécu ce que beaucoup de mes patients vivent quand on leur suggère simplement de modifier leurs sports et leurs activités. J’étais sensible à l’ampleur des changements demandés à mes patients lorsque j’en constatais la nécessité, mais de le vivre a été révélateur.

Vous qui consultez pour vaincre une situation désagréable, vous qui faites preuve de persévérance à travers les exercices et les traitements, vous qui gardez espoir et nous faites confiance, vous qui passez outre la honte et la gêne… je vous lève mon casque : vous êtes remarquable!

À notre prochain défi alors!

Marie-Ève Prince, physiothérapeute